L’Occitanie veut son grand parc de loisirs à thème

Publié le par Bil

L’Occitanie veut son grand parc de loisirs à thème

La région est l'un des rares territoires en France privé d'attractions assez emblématiques pour doper la fréquentation de la clientèle étrangère. La présidente Carole Delga veut aller démarcher les géants du secteur.

La démarche est singulière. La Région Occita-nie s'apprête à envoyer des missionnaires en Europe avec un objectif : tenter d'impulser la création d'un parc d'attractions de premier plan sur ses terres. Quatre géants des loisirs doivent être approchés dans les prochaines semaines : la Compagnie des Alpes (Parc Astérix, Futuroscope), Parques Reunidos (Bobbejaanland, en Belgique), Aspro Parks (Aqualand) et Investindustrial (Port Aventura en Espagne).

Tout part d'un constat dressé par Carole Delga : "Quand on regarde la carte de France des parcs d'attractions, il y a un blanc et c'est au niveau de notre région." Dans le VIIIe arrondissement de Paris, derrière les façades austères du Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac), la déléguée générale Sophie Huberson identifie la même anomalie. "En Occitanie, il y a des Aqualand et une densité de sites culturels importante", note-t-elle.

 
Un concept esquissé

Une offre insuffisante, à entendre Carole Delga. "Je veux accueillir un grand parc de loisir en Occitanie, confirme-t-elle. Et nous créerons les meilleures conditions possibles pour inciter un investisseur privé à s'implanter et mener à bien les nombreuses étapes nécessaires, des études préparatoires à la délivrance des permis de construire." Acté le 17 novembre face aux professionnels du tourisme régional réunis à Albi, le projet fait son chemin dans les arcanes du conseil régional.

Une note interne esquisse les contours d'un "parc lud-éducatif, un parc d'attractions et un parc aquatique avec des restaurants et hôtels à thèmes". Le projet, dont le lieu d'implantation reste à définir, passerait par "une collaboration public-privé", avec un premier concept imaginé par la collectivité : "Planète Occitanie, un parc axé sur le passé, le présent, l'avenir et cinq éléments : terre, eau, feu, vent, espace." La Région prévoit même la création d'un centre de formation et d'un showroom pour présenter tout le savoir-faire de l'Occitanie.

Encore à l'état d'ébauche, le concept devra être affiné avec un gestionnaire privé aux reins solides. "Des projets, j'en vois passer, parfois même avec un business plan, prévient Sophie Huberson à la Snelac. Beaucoup ne sortent pas de terre. Il y a aussi des serpents de mer, comme ce Spyland sur le monde de l'espionnage qu'on voit réapparaître à chaque fois dans de nouvelles villes : à Calais, à Valence..."

Plusieurs échecs en Occitanie

L'Occitanie a eu son lot d'idées gelées, ou balayées. Les Gardois n'ont jamais vu la couleur de ce temple du jeu vidéo, ni de ce Las Vegas à la française que défendait l'ancien président de la CCI de Nîmes, Henry Douais. Mais ils rêvent toujours d'un site dédié à la romanité. "La métropole nîmoise et la Région devraient d'ailleurs travailler ensemble sur le sujet", plaide le député européen Franck Proust (LR). Les Audois n'ont pas renoncé non plus à leur ambitieux parc médiéval en lien avec la Cité de Carcassonne, dont l'ouverture avait été annoncée avant 2020. Mais d'ici là, l'univers coloré de Spirou devrait être célébré sur huit hectares à Monteux (Vaucluse), près des bassins du Splash World, ouvert là aussi aux portes de la région.

Lassés de voir passer les projets, les élus de l'Occitanie se jettent à l'eau. "12 millions de touristes transitent chaque année en Occitanie pour rejoindre l'Italie et l'Espagne, précise Carole Delga. Il faut à tout prix tirer profit de ces flux." Mais du chemin reste à parcourir. Première région fréquentée par les touristes français, l'Occitanie est reléguée à la quatrième place des destinations préférées des étrangers dans l'Hexagone.

Les chiffres
La France leader

Première destination touristique du monde avec 85 millions de touristes, la France est le pays européen qui compte le plus de sites de loisirs et culturels. Ils ont attiré 25 millions de visiteurs en 2015, générant 2,2 Md€ de chiffre d’affaires. 32 % des visiteurs privilégient des parcs d’attractions, 28 % les sites culturels et naturels, 20 % les parcs animaliers, 17 % les parcs à thème et 3 % l’aquatique.

Les poids lourds

Disneyland Paris a enregistré 14,8 millions de visites en 2015 (chiffres Occitanie), suivi par le Puy du Fou (2 millions, Pays-de-la-Loire), le Parc Astérix (1,85 million, Hauts-de-France), le Futuroscope (1,8 million, Nouvelle-Aquitaine), Marineland (1,3 million, Paca) et Le Pal (577 000, Auvergne-Rhône-Alpes).

Les objectifs

Avec 14 Md€ de consommation, 108 000 emplois et 1,42 Md€ d’investissements, le tourisme est la deuxième industrie de l’Occitanie. L’ambition de la Région est de monter en gamme. Un parlement de la montagne verra également le jour. Avec son idée de parc de loisirs, la Région table sur un panier moyen de 51 € par visiteur, 3,50 € de retombées par euro investi et de nombreuses créations d’emplois.

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